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Bamenda, symbole de la démocratie apaisée au Cameroun

janvier 11, 2011 by J. Daniel

Lorsque le Président Paul Biya annonce fin 2009 que la célébration des 50 ans de l’armée camerounaise se déroulera à Bamenda, personne, ni parmi les proches du Chef de l’État, ni au sein de l’opposition, n’imagine que l’événement marquera un grand tournant dans la vie politique au Cameroun. Une fois de plus, Paul Biya a déjoué tous les pronostics et apporté la preuve supplémentaire qu’il détenait seul la maîtrise de l’agenda politique national. Pour la plupart des analystes, le déplacement du Président à Bamenda était un voyage de tous les dangers. On évoquait toutes sortes de risques et le report de la date de la visite finalement intervenue du 8 au 10 décembre a ajouté à l’inquiétude, en contribuant à faire grandir la rumeur sur les menaces qui pesaient sur le déplacement présidentiel dans le Nord-Ouest.

Les uns et les autres étaient surtout préoccupés par l’attitude du premier parti de l’opposition camerounaise, le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi, bien implanté dans la région du Nord-Ouest et dont Bamenda est le fief. C’est à Bamenda qu’a été lancé le SDF dans la douleur en 1990. C’est là que réside le Chairman Ni John Fru Ndi. Deuxième force politique au Cameroun après le dernier scrutin présidentiel de 2004 et le double scrutin législatif et municipal de 2007, le SDF est connu pour son opposition radicale et son indocilité. C’est la formation politique au poing levé et au slogan populiste « power to the people ». Toutes choses qui ont contribué à façonner l’image de Bamenda qui est présentée comme une ville rebelle. À la moindre contestation, en effet, Bamenda se transforme en un théâtre de manifestations. Mais Bamenda est également le lieu de naissance du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le parti de Paul Biya en 1985. John Fru NDI en était d’ailleurs un des principaux membres au niveau local. L’actuel chairman du SDF claque la porte du RDPC en I986, refusant d’admettre sa défaite à l’élection du Président de la section RDPC de la Mezam à Bamenda.

Le RDPC de Paul Biya et le SDF de John Fru Ndi ont donc des raisons communes de considérer Bamenda comme une ville mythique de leur histoire respective. C’est pourquoi chacune des deux formations entendait faire du déplacement du Chef de l’État dans la localité l’occasion d’une grande démonstration de force : le SDF voulant montrer qu’il était le maître à Bamenda, le RDPC cherchant à faire voir à son chef qu’il n’était pas en terre inconnue dans le Nord-Ouest. Finalement, ce qui pouvait être redouté n’a pas eu lieu. Les militants du SDF se sont mobilisés très nombreux et dans l’enthousiasme pour accueillir le Président Biya à Bamenda. On pouvait les voir, aux différents lieux de manifestations, arborant la tenue du Parti et brandissant dans une main le drapeau du SDF et dans l’autre l’effigie du président de la République. Une participation qualifiée d’inédite dans son ampleur et de touchante dans sa spontanéité. Les foules qui accueillaient Paul Biya à Bamenda oubliaient littéralement leur appartenance à tel ou tel parti, tant elles étaient subjuguées par la présence du Chef de l’État.

Non seulement Paul Biya arrive à Bamenda accompagné de son épouse dont la personnalité est particulièrement attachante, mais en plus, il s’adresse aux populations en anglais, lui qui utilise rarement la langue de Shakespeare pour s’adresser à ses compatriotes. Que dit le Président à Bamenda ? Des choses simples mais touchantes et émouvantes qui correspondent manifestement aux attentes: « I am in my second home », «together we will succeed », « don’t be afraid of the future». Et surtout, « I am pleased to announce to you that I have decided to create the University of Bamenda ». L’université de Bamenda est le rêve de tous les ressortissants de la région. L’annonce de sa création suscite une folie délirante et provoque l’une des plus longues, des plus spontanées et des plus chaleureuses « standing ovation » jamais réservées à Paul Biya, notamment de la part des autorités traditionnelles qui sont les principaux soutiens de l’opposition à Bamenda.

Assis au premier rang dans la tribune d’honneur, John Fru NDI assiste au déroulement d’un scénario qu’il n’a sans doute pas imaginé, celui du Président Biya triomphant sur les terres de Bamenda, ses terres à lui Fru Ndi, les terres de Ntari Kon, et recevant l’onction d’une population à laquelle il a toujours fait croire que le Chef de l’État était illégitime, un usurpateur qui lui a volé sa victoire à l’élection présidentielle de 1992. Il entend des slogans qui fusent ici et là, demandant au Président de briguer un nouveau mandat : « Paul Biya stay there… Paul Biya stay there again»… Le Président a gagné son pari. Bamenda est subjuguée. Dans tous les coins, dans les bars et les bistrots, entre amis, on ne parle que de lui : « yes, Biya is great… papa, na popo président we gettam… »

La décision que prend le Président Paul Biya de prolonger son séjour à Bamenda de vingt-quatre heures est une réponse au formidable accueil qui lui a été réservé. Il entend demeurer une journée de plus pour communier avec ses compatriotes et les écouter davantage. Alors, le vendredi 10 décembre 2010, à la surprise générale, ce que le Cameroun attend depuis une vingtaine d’années se réalise, ajoutant à la symbolique et la dimension politique de l’événement. Le Président reçoit M. Fru Ndi en audience, sur sa demande. C’est un Paul Biya décontracté et souriant qui accueille son hôte par des mots avenants : « Mr. Chairman, nice to meet you today, how are you ? » Comme deux vieilles connaissances, les deux hommes prennent place dans la salle des audiences de la résidence présidentielle et engagent un dialogue que Ni John Fru Ndi qualifiera de « franc et sincère ». Le tête-à-tête historique dure trente-cinq minutes. L’hôte du Chef de l’État avoue même à la presse qu’il souhaite que ce dialogue entamé sous les meilleurs auspices se poursuive.

La rencontre restera gravée dans les annales de l’histoire politique du Cameroun. C’est une rupture et un tournant dans cette histoire politique contemporaine. Elle donne raison à la démarche de dialogue et à l’option de démocratie apaisée prônée depuis toujours par Paul Biya. Ce qui s’est passé à Bamenda est une victoire du Cameroun sur lui-même, c’est l’expression de la volonté et surtout de la capacité des Camerounais à transcender les singularités et les différences, somme toute minimes, pour aller à l’essentiel ensemble, à savoir la construction de la nation et le développement qui sont les véritables défis de l’heure. En ce début d’année 2011 marquée par de grandes turbulences sur le continent africain, le vécu démocratique au Cameroun a indiscutablement valeur d’exemple…

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3 Commments

  1. Puka Guy dit :
    janvier 21, 2011 à 2:52

    Le chairman John Fru Ndi a enfin compris que lue la politique de la chaise vide est suicidaire à certains moments de la vie politique d’un leader et d’un parti. Le dialogue qui s’ouvre est réaliste. John Fru Ndi rejoint ainsi Biya dans son pragmatisme politique. C’est réaliste, à mon humble avis.

    Répondre
  2. Michel dit :
    janvier 21, 2011 à 2:54

    C’est vrai que personne ne savait que le Président Paul Biya allait recevoir le chairman en audience en marge de la célébration des 50 ans de l’armée camerounaise à Bamenda. Il est vraiment un homme secret et il n’a de cesse de réserver des surprises dans le genre aux camerounais. On l’aime aussi pour ce caractère réservé. Biya n’est pas un président folklorique.

    Répondre
  3. Evina dit :
    juin 20, 2011 à 7:06

    Tu dis:
    ” Paul Biya a déjoué tous les pronostics et apporté la preuve supplémentaire qu’il détenait seul la maîtrise de l’agenda politique national”

    Cela n’est pas une vertu, mais le genre d’attitude dictatoriale qu’il faut banir de la société des hommes! Comment un homme peut pretendre maitriser et detenir l’agenda politique d’un pays? Quelle arrogance!

    C’est pour cela il faut qu’il y ait un changement dans nos institutions. Bon Dieu! Soyons realistes!

    Répondre

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