Paul Biya, le dialogue social comme crédo
Depuis quelques années, le concept est au centre de la célébration de la journée internationale du travail au Cameroun. Une autre preuve que la question tient à cœur au chef de l’État.
«Dialogue social : facteur de promotion du travail décent et du progrès au Cameroun». C’est sous ce thème que se célèbre, ce mardi 1er mai, la 132e journée internationale du travail au Cameroun. Le dialogue social été déjà au centre de la 131e fête internationale du travail l’année dernière. «Dialogue social, croissance économique et cohésion nationale» était précisément le thème de cette édition. Pour arrêter les thèmes de cette journée au Cameroun, « des concertations sont organisées entre le ministère du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) et les représentants des travailleurs notamment, puis le ministre rend public le thème formulé», explique-t-on dans ce ministère. Si le thème n’est pas soumis à la validation du président de la République, «les grandes orientations de sa politique socio-économiques rentre dans l’analyse en plus du contexte sociaux politique», assure-t-on.
Aussi, la récurrence du dialogue social dans ces thèmes montre que le concept tient une place de choix dans la politique socio-économique du président Paul Biya. « Le dialogue, je le précise bien, a toujours été et restera toujours pour moi, la voie privilégiée de résolution des problèmes, pour autant qu’il s’inscrive strictement dans le cadre de la légalité républicaine», a-t-il d’ailleurs rappelé lors de son discours à la nation le 31 décembre dernier. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), «le dialogue social désigne tout type de négociation, de consultation ou tout simplement l’échange d’informations entre les représentants du gouvernement, des employeurs et des travailleurs sur des questions d’intérêts communs liées à la politique économique et sociale».
Au regard de cette définition, on peut en effet convenir avec le Mintss, Grégoire Owona, que «le dialogue social au Cameroun est une réalité dynamique, en amélioration constante». Plusieurs dispositions du Code du travail l’encadrent à travers diverses institutions tant au niveau national que sectoriel. Au niveau national, le Comité de concertation et de suivi du dialogue social, créé par arrêté du Premier ministre du 14 juillet 2014, a pour mission première de favoriser les rapports entre les différents partenaires du dialogue social en vue de prévenir les conflits sociaux de toute nature. Il en est de même de la Commission nationale de santé et de sécurité au travail et la Commission nationale consultative du travail qui sont des cadres privilégiés de concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux, sur les questions relatives au travail et à la sécurité sociale.
Au niveau sectoriel, la plateforme de dialogue social s’implémente dans chaque entreprise à travers l’institution des délégués du personnel qui s’appréhende comme la courroie de transmission entre l’employeur et les travailleurs. En outre, le Comité d’Hygiène et de Sécurité au Travail est installé dans chaque entreprise pour assurer une protection et garantir de meilleures conditions de travail à l’ensemble des travailleurs.
Julienne Ngobo