Intégration nationale. Les marqueurs de l’identité camerounaise
La 46e célébration de la fête de l’unité nationale le 20 mai prochain rappelle la nécessité de valoriser l’identité camerounaise, enjeu majeur de l’intégration nationale.
« Citoyens camerounais, restons unis dans la diversité et préservons la paix sociale, pour un Cameroun stable, indivisible et prospère. » Tel est le thème retenu pour la 46e édition de la fête de l’Unité. Un appel patriotique qui met en exergue les valeurs qui fondent et distinguent la nation camerounaise. C’est de ces valeurs qu’émerge l’identité camerounaise. Au-delà de la particularité que lui confèrent les emblèmes et symboles nationaux, le Cameroun se construit une identité sur le vécu quotidien de sa population et qui vise à transcender les particularismes pour bâtir un Etat moderne et fort, dans lequel règne l’équité dans la justice et l’égalité. Cette identité toujours en construction est faite de diversité, paix sociale, tolérance, union sacrée autour de valeurs culturelles et sportives.
Diversité
C’est à juste titre que le Cameroun est considéré comme une « Afrique en miniature ». Avec une mosaïque ethnique de plus de 200 groupes, ce pays est un véritable mélange. Les peuples de la forêt côtoient ceux du sahel, de la savane, des montagnes etc. Sur le plan de la géographie, les paysages montagneux, les plaines côtières, les basses terres, drainent une flore, une faune et un climat tout aussi riches. Une diversité qui, loin de créer des distances, est facteur d’unité, comme peuvent en témoigner les nombreux mariages interethniques et l’exode professionnel au sein de la nation.
Dans cette pluralité, le bilinguisme hérité de l’époque coloniale rajoute à la richesse du Cameroun est un élément essentiel de son identité. Selon la constitution, l’anglais et le français sont deux langues d’égale valeur, et dans les faits, un citoyen locuteur des deux langues a une plus-value. Il s’intègre plus facilement dans les communautés et sur le marché de l’emploi, il est un meilleur profil. Ces enjeux sont perçus par la population qui s’est lancée dans une course au bilinguisme, salutaire pour l’intégration et la paix.
L’identité camerounaise transcende les langues pour se refléter dans l’art culinaire. C’est en effet l’un des chantiers les plus aboutis en matière d’intégration au Cameroun. L’Okok spécialité des régions Centre et Sud se consomme sans complexe, au Sud-ouest, à l’extrême-nord, tout comme le taro, le ndolè, le mbongo tchombi, le koki etc. Un menu culinaire qui fait désormais partie du patrimoine national et qui rehausse la fierté du Cameroun à l’étranger.
Corine Alima