Sécurité sociale. La révolution Biya
Le président de la République prend, depuis quelques années, un ensemble de mesures qui modernise le système camerounais de prestation sociale.
Pierre Ngom
Historique ! C’est le mot utilisé à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) pour qualifier le décret du président de la République du 7 juin dernier portant réorganisation et fonctionnement de cette entreprise. C’est que ce texte arrime la CNPS aux standards internationaux, notamment au traité de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres), ratifié par l’Etat du Cameroun le 24 juillet 1995 et à celui de l’Ohada portant harmonisation du droit des affaires en Afrique. Ainsi, la gestion financière et comptable de la CNPS devra désormais obéir aux règles et principes du plan comptable de référence de la Cipres et aux ratios de performance édictés par le Conseil des ministres de cette instance internationale. Il s’agit là, d’une gestion de type particulier, extrêmement exigeante et rigoureuse, qui ne nécessite pas d’agent comptable ni de Contrôleur financier.
Cet arrimage aux normes internationales «vient fluidifier et dynamiser la gestion de l’organisme, dans le sens de l’efficacité et de l’efficience, pour plus de transparence et de productivité, en le soustrayant à des obstacles bureaucratiques parfois rédhibitoires et destructeurs de valeurs, tant pour ce qui concerne la passation des marchés que la gestion financière et comptable», explique Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, directeur générale de la CNPS. Mais là n’est pas le plus important selon le top management de la structure : «ce qui a davantage retenu mon attention dans ce texte, c’est la volonté affirmée, réaffirmée si vous voulez, du chef de l’Etat de poursuivre dans la voie des réformes qu’il a décidées, d’impulser le système camerounais de sécurité sociale dans l’objectif de le rendre plus moderne et plus efficace, en tout cas apte à répondre aux nombreuses attentes des populations camerounaises», affirme Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame.
En effet, avant le texte du 7 juin, Paul Biya a pris le 21 janvier 2016, un décret revalorisant les allocations familiales de 1800 francs CFA par enfant et par mois à 2800 francs, soit une hausse de 55,55%. Quelques jours plus tard, il a signé un autre texte augmentant les cotisations sociales pour garantir la pérennité des prestations. Les prélèvements des cotisations applicables sont ainsi passés de 7% à 8,4% et le plafond des cotisations de 300 000 à 750 000 francs CFA. Ce qui a renforcé l’équilibre de la CNPS. Bien avant, sur instruction du président de la République, le Premier ministre a signé un décret le 13 août 2014 instituant l’assurance volontaire. Ce qui a permis d’élargir la sécurité sociale a une couche importante de la société qui n’en bénéficiait pas. Il s’agit notamment des notaires, des avocats et autres employés des professions libérales.