Lutte contre les fakes news. Appel à une mobilisation citoyenne
Au regard du rythme avec lequel se propagent les fausses informations aujourd’hui, et vu l’utilisation qu’en font les sécessionnistes, une chaîne de veille quotidienne pour lutter contre ce fléau est devenue nécessaire.
Pierre Ngom
Les sécessionnistes ont fait du mensonge une arme. On peut le voir à l’énergie désormais déployée par les autorités au quotidien, afin de rétablir la véracité des faits. En effet, pour se bâtir un capital sympathique au sein de l’opinion nationale et internationale, les séparatistes ont décidé de surfer sur la corde sensible de l’émotionnel ou de l’émotif. Pour cela, ils ne se privent d’aucune manipulation. Fabrication de faux documents administratifs, manipulations de la réalité sur le terrain, trucage de discours… tout y passe. A titre d’illustration, ces bandes armées avaient semé la psychose dans la localité de Njikwa en diffusant sur les réseaux sociaux, un faux message porté attribué au sous-préfet et annonçant le passage de la localité sous leur contrôle et relatant une imaginaire désertion constatée des Forces de Défense et de Sécurité républicaines. Dans la même veine, des images captées à partir de téléphones portables, à l’issue d’une confrontation entre l’armée régulière et les séparatistes à Menka, feront l’objet de maquillage et autres tripatouillages sur ordinateur, avant d’être balancées sur la toile. Plus grave, ces terroristes sont allés jusqu’à traficoter une intervention de Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique à l’ONU, afin de laisser croire que cette dernière avait condamné à la tribune des Nations-unies, le 1er juin 2018, le gouvernement du Cameroun « pour violences excessives contre le peuple anglophone ».
L’information étant devenu un enjeu, tous les patriotes devraient se mettre ensemble pour former une chaîne de veille 24 heures sur 24, pour lutter contre ce fléau. Les followers républicains doivent être les maillons de cette chaîne qui doit avoir pour rôle d’arrêter l’imposture. C’est d’ailleurs le sens du message du chef de l’Etat à la jeunesse le 10 février 2018. « Soyez des internautes patriotes qui œuvrent au développement et au rayonnement du Cameroun, non des followers passifs ou des relais naïfs des pourfendeurs de la République », avait en effet appelé le président de la République, Paul Biya. «Pour combattre l’asymétrie qui prend une forme insidieuse dans le domaine de la Communication, il faudrait faire preuve d’engagement, de citoyenneté, d’ingéniosité et de rapidité», conseillent les acteurs de la communication institutionnelle. « Ça peut sauver le moral d’un militaire, préserver l’inquiétude d’une famille, ou préserver du découragement la population en attendant une communication mieux élaborée, d’autant que ces vermines jouent sur le temps et le caractère diffus des réseaux sociaux et de leurs influenceurs associés », explique par exemple le colonel Didier Badjeck, le chef de la division de la communication au ministère de la Défense.