Vers une révolution de l’enseignement professionnel au Cameroun
La loi promulguée le 11 juillet dernier par le Président de la République va moderniser ce type d’apprentissage.
Pierre NGOM
Une révolution est cours dans l’enseignement professionnel au Cameroun. Toujours à l’écoute de son environnement et dans le but d’améliorer le bien-être de ses populations, le président Paul Biya a en effet promulgué le 11 juillet dernier, une loi régissant la formation professionnelle au Cameroun. Cette loi fixe le cadre juridique général ainsi que les orientations fondamentales de la formation professionnelle au Cameroun. Le texte jusque-là appliqué datait de 1976 et était devenue obsolète rendant ainsi nécessaire la réforme entre prise. A titre d’innovation, l’on note notamment la création d’un Conseil national de la formation qui devra définir la politique en matière de formation professionnelle en collaboration notamment avec le secteur privé, d’un cadre national de certification et tout un dispositif sur les normes et standards auxquels au le secteur est tenu de s’arrimer. La loi ouvre également le secteur aux financements de la coopération internationale et exige désormais que la mise en place d’un centre de formation professionnelle soit automatiquement suivie de la construction de salles de classe, des ateliers et des laboratoires.
Le texte prévoit par ailleurs la reconnaissance d’un corps de formateurs. Ils devront eux-mêmes avoir été formés en entreprise ou dans des établissements de formation créés par l’Etat. « Le formateur ne sera pas cette personne qui est sorti de nos instituts supérieurs des enseignants, il sera aussi, le professionnel de l’entreprise qui bénéficie d’une pédagogie en continue. Il ne se retrouvera plus dans un traitement salarial qui n’est pas adapté à son expertise », explique Sophie Mbenoun, Directeur de la formation et de l’orientation professionnelle au Ministère de l’emploi et la Formation professionnelle (Minefop).
Les structures publiques et privées d’information et d’orientation ainsi que de formation professionnelle on six mois pour se conformer à la nouvelle loi. Dans le cas contraire, elles s’exposent à des fermetures définitives ou temporaires. Ces sanctions peuvent aller jusqu’aux peines privatives de liberté pour des promoteurs qui fonctionnent sans agrément ou qui continuent de faire fonctionner leur établissement malgré une suspension définitive où provisoire. Ces dispositions visent à garantir en tout temps la qualité de la formation. Ce d’autant plus que l’objectif est de doter le Cameroun du savoir-faire nécessaire pour mettre en œuvre le plan national d’industrialisation afin de conduire le pays vers l’émergence en 2035. Une vingtaine de centres de formations professionnelles de haut niveau pour répondre à ce besoin d’industrialisation notamment dans les secteurs de l’agro-industrie, des bâtiments et travaux publics, de l’énergie et du numérique du le textile et confection, des hydrocarbures, du bois, du tourisme et l’hôtellerie. Egalement attendu, la réduction du chômage avec notamment la possibilité de se recycler dans un domaine plus porteur en cas de difficulté d’embauche.