Elections en Afrique. Les Etats-Unis, leader de l’influence sur Twitter.
Une étude récente publiée par Portland, et dénommée “How Africa Tweets” ou comment « l’Afrique Tweete » révèle que les perceptions sur les élections en Afrique sont fortement influencées par des pays étrangers au continent, les Etats–Unis étant en tête de file.
Anaïs FOUMANE
« How Africa Tweets » ou « comment l’Afrique tweete » est une étude qui a analysé l’impact de twitter sur les élections présidentielles qui se sont tenues dans 11 pays africains entre juin 2017 et mars 2018. Du Lesotho en Egypte en passant par le Sénégal, le Rwanda, le Kenya, l’Angola, le Libéria, la Guinée équatoriale, ou le Somaliland, la twittosphère a été passée au crible. L’objectif étant de savoir comment et par qui les perceptions se modèlent quand l’actualité est à une élection présidentielle. Parmi les grandes conclusions de cette étude, on peut retenir que 53%des influenceurs clés sont venus de l’extérieur des pays où se déroulent les élections. En tête de ces pays « influenceurs », Les Etats Unis suivis par le Royaume Uni et la France. Les Etats-Unis disposent ainsi du plus grand nombre de compte d’influenceurs. Ceux-ci se recrutent parmi les journalistes, les blogueurs et les think tanks. Ils drainent le plus grand nombre de followers et déclenchent le plus d’engagement que ce soit par les Retweets, les « likes » ou les commentaires. Cette tendance qui se dessine dans le cadre des élections présidentielles est également perceptible quand il est question de crise. Le cas de la crise anglophone au Cameroun met en exergue plusieurs profils qui à coup de tweets, mènent un puissant lobbying pour faire réagir des gouvernements et des organisations. On peut ainsi citer le groupe Inner city press, spécialisé dans les investigations aux Nations Unies, son activisme auprès de cette organisation est systématiquement relayé sur twitter pour le bonheur des sécessionnistes. Avec l’annonce de la tenue de la présidentielle le 7 octobre 2018, l’activisme sur le Cameroun est encore plus dynamique et virulent à travers de nombreux comptes étrangers au Cameroun, ce qui permet de corroborer les conclusions de cette étude.
Le rapport « How Africa tweets » précise aussi que Les robots et les comptes affichant un comportement semblable à celui d’une machine étaient parmi les plus actifs. Toutes les élections, en particulier au Kenya, ont affiché cette tendance sur twitter. Ces comptes robots y représentaient un quart de tous les comptes influents. Pour le rapport, malheureusement, ces comptes robots sont généralement ceux qui répandent le plus de fausses nouvelles, avec des tweets négatifs sur les candidats. Ces données sont malheureuses relayées par le public qui dans sa grande majorité donne systématiquement foi aux informations prises sur internet. Les élections Au Kenya ont d’ailleurs été particulièrement troubles. Une première élection tenue au mois d’aout 2017, contestée et annulée avait donné lieu à un autre scrutin en octobre 2017. Après de violentes contestations qui ont parfois fait des blessés et des morts le Président Uhuru Kenya et son principal rival Raila Odinga, ont pu faire la paix, pour le bien de leur nation. Par ailleurs le rapport affirme que les personnalités politiques y compris celles qui sont en lice pour une élection n’attirent pas autant les foules que les journalistes, les medias et ces think tanks dont l’activisme a souvent de lourdes conséquences sur les scrutins en Afrique.