UPC – Manidem – CPP Atanga Nji met de l’ordre !
Dans une correspondance datée du 17 juillet 2018 et destinée aux gouverneurs des dix régions du Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) désigne les leaders autorisés à représenter ces parti politiques étranglés par des crises intestines.
Olivier BOKALE
Robert Bapooh Lipot est le secrétariat Général de l’Union des populations du Cameroun (UPC). Dans une correspondance Paul de Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale (Minat), ce député est désigné comme le « seul leader habileté à représenter » le parti des martyrs. La décision du Minat met ainsi au banc de touche, les responsables portés aux instances décisionnelles de l’UPC au terme du congrès organisé en octobre 2017. Exit donc pour Habiba Issa et Pierre Baleguel Nkot, respectivement désignés présidente du Comité directeur et secrétaire général de l’UPC à l’issu dudit congrès. La sortie du Minat intervient alors dans un contexte particulièrement délétère au sein de l’UPC. En effet, les deux responsables désormais déchus s’enlisent depuis de longs mois dans un conflit ouvert au sujet de la participation du parti de Ruben Um Nyobe au scrutin présidentiel du 7 octobre prochain.
Exit Kah Wallah
D’autres formations politiques ont également été concernées par la mesure ministérielle. C’est le cas du Cameroon people’s party (CPP) où le ministre précise que la présidence du parti est assurée par Tita Samuel Fon. Fondateur de ce parti politique et président d’honneur, Tita Samuel Fon revient donc au-devant de la scène en lieu et place d’Edith Kah Wallah, candidate recalée de la présidentielle de 2011.
Le cas Manidem
Victime d’un conflit interne, le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), est également visé par la correspondance du Minat. A la lecture de ce document, la faction Anicet Ekane en sort réconfortée. La légitimité d’Anicet Ekane est en effet reconnue puisqu’il devient le (seul) président du comité de direction du Manidem.
En attendant la suite des réactions, il faut signaler que la décision ministérielle ne restera pas sans susciter des réactions d’un côté comme de l’autre. Surtout des partis où les « dirigeants actuels » se sentiront lésés. L’on voit bien que dans l’union des populations du Cameroun, les batailles vont à nouveau s’ouvrir pour attester ou nom de la véracité des faits transmis au Minat qui fondent sa décision. René Emmanuel Sadi autrefois ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation avait pourtant travaillé avec les dirigeants aujourd’hui déchus lors des échéances électorales. Les financements publics des formations politiques atterrissaient dans les comptes des partis et les ordonnateurs étaient bien ces Kah Wallah, Basile Louka et autres désormais honnis par le patron de la territoriale. Dans tous les cas, au vu du contexte politique actuel, la décision de Paul Atanga Nji ne vise qu’une seule chose : éviter de potentiels troubles à l’ordre public occasionnés par les membres de ces trois partis politiques en proie aux conflits internes