Barrage de Nachtigal. Le financement en passe d’être bouclé
Le Conseil d’administration de la Banque Mondiale vient d’approuver son investissement pour ce projet.
Pierre NGOM
Le Groupe de la Banque Mondiale a approuvé, ce 19 juillet 2018 à Washington, une enveloppe d’investissements de 794,5 millions de dollars (soit environ 448,2 milliards de francs CFA) pour le projet hydroélectrique de Nachtigal. La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) et l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (Miga), ont fourni respectivement 300 millions de dollars et 262,5 millions de dollars de garanties, tandis que la Société Financière Internationale (IFC) a apporté 70 millions de dollars de prises de participation, 152 millions de dollars de prêts et la gestion des risques de change sous forme d’opérations de Swap.
Ensemble, ces institutions ont ainsi constitué une enveloppe de financements en mesure de mobiliser, auprès du secteur privé, des solutions viables pour le développement des infrastructures au Cameroun. « En tant que coordinateur global des créances de premier rang, IFC a mobilisé des prêts d’institutions de financement du développement et de banques commerciales locales, pour un montant avoisinant 735 millions d’euros (soit 482, 9 milliards de francs) », précise d’ailleurs Oumar Seydi, Directeur régional d’IFC pour l’Afrique. Ce qui laisse penser que la mobilisation des fonds pour ce projet d’un coût de 1140 millions d’euros (près de 750 milliards de francs CFA), et qui devrait permettre d’augmenter la puissance installée du Cameroun de 420 MW, est en passe d’être achevée.
« Cet investissement dans une énergie propre est indispensable pour faire baisser le coût de l’électricité » souligne Elisabeth Huybens, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun. Le projet Nachtigal va en effet permettre d’augmenter la capacité de production de l’électricité de 30%, à un coût de production très bas (un peu plus de 35 francs CFA). Alors qu’aujourd’hui, le coût moyen de production est d’environ 70 francs CFA). Une fois achevée, cette nouvelle infrastructure pourrait offrir de meilleures opportunités pour les plus démunis qui, faute de raccordements adaptés, sont exclus de manière disproportionnée, de l’activité économique. Dans ce sens, il contribuera à permettre au Cameroun d’atteindre son objectif d’étendre l’accès à l’électricité à 88 % de sa population à l’horizon 2022.
Ce projet aidera par ailleurs le pays à réaliser sa Vision 2035, dans le but de promouvoir une croissance partagée, réduire la pauvreté et créer des emplois en améliorant l’industrialisation du pays, la productivité et la gouvernance. Il contribuera par ailleurs activement au renforcement du cadre de partenariat du Groupe de la Banque mondiale avec le Cameroun, pour l’exercice 2017-21, qui s’attache à supprimer les multiples trappes à pauvreté dans les zones rurales, notamment dans le Nord, et à favoriser le développement du secteur privé et des infrastructures et à optimiser la gouvernance.