Enquête sur la vidéo controversée. Le gouvernement joue la carte de la transparence
Des lignes téléphoniques ont été ouvertes pour permettre la contribution de tous à la manifestation de la vérité.
Pierre NGOM
222 23 43 84 ou 222 22 64 97 ! Voilà les deux numéros communiqués pour entrer en contact avec la commission d’enquête mise sur pied pour faire la lumière sur la vidéo qui circule depuis quelques semaines au Cameroun, montrant des hommes en uniforme exécutant des femmes et des enfants. Toute personne détenant des informations susceptibles de contribuer à la manifestation de la vérité et d’identifier les auteurs de cet acte odieux est priée de prendre attache avec ladite commission créée par le ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, en exécution des instructions du chef de l’Etat, Paul Biya. Ces informations ont été communiquées au cours d’une conférence de presse organisée par le ministre de la Communication (Mincom), le 20 juillet dernier à Yaoundé.
Au stade actuel de l’enquête, « Il n’y a eu aucune arrestation de militaires supposément impliqués dans les crimes odieux contenus dans cette vidéo », informe, quelques jours après, Issa Tchiroma sur son compte Twitter, en réaction aux informations manifestement fausses qui circulent à ce sujet. Il ne pourrait en être autrement. On imagine bien que, si des lignes téléphoniques ont été ouvertes, c’est certainement parce que des éléments concordants n’ont pas encore été réunis permettant d’identifier le lieu exact où cette scène macabre se déroule et qui sont les personnes impliquées. Il existe, en effet, pour les mêmes scènes, une vidéo mettant en cause les militaires d’un pays de l’Afrique de l’Ouest. Les arguments utilisés pour incriminer l’armée camerounaise sont de faits légers et des accusations hâtives.
Que les ennemis de la République tapis dans l’ombre prennent donc leur mal en patience et fassent confiance à la commission, l’enquête ayant été prescrite par Président de la République. Un Paul Biya qui a d’ailleurs été choqué et indigné par l’atrocité des images contenues dans la vidéo. Celui-ci a d’ailleurs exprimé sa compassion à l’égard des malheureuses victimes ainsi qu’à leurs familles respectives. Aussi, n’a-t-il pas attendu tout le ramdam de mauvais aloi des Organisations non-gouvernementales et de quelque pays que ce soit, pour ouvrir une enquête. Le 11 juillet dernier, lors de la première conférence sur le sujet, le Mincom avait en effet informé que le Président de la République avait instruit une enquête dès l’apparition de cette vidéo macabre.
Deux principes commandent cette posture du chef de l’Etat. D’abord, il faut savoir que l’armée camerounaise est une armée disciplinée, patriotique et républicaine. Elle a pour vocation la défense de l’intégrité de notre territoire de façon professionnelle, dans le respect des droits de l’Homme. Ensuite, comme il s’agit d’une œuvre humaine, on ne peut exclure, comme partout ailleurs dans le monde, qu’il puisse y avoir des bavures en situation d’engagement. A cet égard, il est prévu que de tels actes fassent systématiquement l’objet d’enquêtes qui, le cas échéant, aboutissent à des sanctions appropriées, le chef de l’Etat ayant prescrit la tolérance zéro.