Vidéo choquante vue de l’Occident. Le Royaume-Uni attend les conclusions de l’enquête gouvernementale
Le Royaume-Uni s’est exprimé au sujet de la vidéo choquante mise en ligne pour discréditer l’armée camerounaise. Le pays a exprimé sa préoccupation et approuve la procédure d’enquête initiée par le gouvernement Camerounais.
Anaïs FOUMANE
Commentant la récente vidéo choquante diffusée en ligne qui met en exergue des hommes arborant des vêtements militaires comparables à ceux de l’armée camerounaise et procédant à des exécutions sommaires, la Ministre britannique de l’Afrique au Bureau des affaires étrangères et du Commonwealth et le Département du développement international, Harriett Baldwin, a déclaré « Je me félicite de la décision du président Biya d’ouvrir une enquête urgente. Les responsables doivent faire face à la justice pour leurs actions effroyables – ces actions ne sont pas justifiées. » Une posture responsable du gouvernement britannique qui tranche avec les prises de position partisanes et passionnées observées chez certains acteurs de la Société civile. Amnesty International a déclaré de façon péremptoire que cette vidéo avait été tournée au Cameroun par des éléments de l’armée camerounaise, avec des armes qu’on ne retrouve qu’au sein « d’un sous-ensemble de l’armée camerounaise ». Ces accusations sur la base de preuves discutables, sans une enquête approfondie peinent à convaincre l’opinion internationale et apparaissent davantage comme un lynchage médiatique. D’autant plus qu’Amnesty International n’est pas à son premier rapport contre les Forces de défense et de sécurité camerounaises. Le 17 juillet à Yaoundé, adoptant une posture similaire à celle de la ministre britannique, le Député européen Louis Michel a déclaré qu’il était aventureux de se prononcer sur la vidéo choquante sans preuves irréfutables et saluait par ailleurs la décision du gouvernement camerounais d’avoir instruit une enquête à ce sujet. Cette attitude s’explique également au regard du contexte de l’apparition de cette vidéo et de la récupération dont elle fait l’objet. Une vidéo qui semble avoir été tournée dans l’Extrême-nord dans le cadre du conflit contre Boko Haram, curieusement elle est diffusée pour la première fois par des activistes sécessionnistes qui depuis lors en ont fait leur principal outil de propagande.
S’agissant du Royaume-Uni, ce pays partage des liens étroits et historiques avec le Cameroun. Dans le cadre de la crise anglophone, la ministre Harriet Baldwin, alors en visite au Cameroun au mois de février 2018, avait réaffirmé la solidité de ces liens. Une coopération fructueuse en matière environnementale, dans le domaine de l’éducation et sur le plan sécuritaire. La ministre Baldwin n’avait pas manqué d’encourager la mise en œuvre et l’accélération des mesures annoncées par le Chef de l’Etat Paul Biya lors de son discours de fin d’année. Il s’agissait entre autres de la reprise du dialogue et de la poursuite de la décentralisation. Au cours de ses rencontres avec les membres du gouvernement dont le Premier ministre Philémon Yang, ainsi qu’avec des représentants d’entreprises camerounaises et britanniques et d’organisations de la société civile Harriet Baldwin avait évoqué les questions de démocratie, de sécurité, de prospérité et de droits de l’homme.