Compétitivité des entreprises. L’UE offre 6,5 milliards au Cameroun
La convention de financement a été signée ce 25 juillet entre Yaoundé et Bruxelles.
Pierre NGOM
Un nouveau dispositif vient d’être mis en place pour renforcer la compétitivité des entreprises camerounaises. Il s’agit du Dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun (DACC). Ce programme doté d’un budget de 10 millions d’euros (6,5 milliards de francs CFA) sera financé par un don de l’Union européenne (UE). L’argent viendra du 11ème Fonds européen de développement. Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey et l’ambassadeur, chef de délégation de l’UE au Cameroun, Hans Peter Schadek, ont procédé le 25 juillet 2018 à la cérémonie de signature de la convention de financement. A travers ce dispositif, l’UE souhaite encourager les réformes nécessaires et accompagner le dynamisme des opérateurs économiques locaux qui constituent le moteur de l’économie, en termes de création d’emplois et de la richesse. Pour ce faire, le programme qui va se mettre en œuvre sur 4 ans est divisé en trois composantes : l’appui aux entreprises, l’amélioration du climat des affaires, normalisation et efficacité énergétique.
Pour la 1ière composante, il s’agira d’apporter des appuis techniques directs aux entreprises pour améliorer leur business plans, leur outil de production/management et leur capacité de recherche et d’obtention de financements. Une aide technique sera aussi offerte aux organisations intermédiaires afin d’améliorer leur offre de services auprès des entreprises et renforcer leur capacité de dialogue avec les pouvoirs publics ; aux branches professionnelles et aux filières afin de développer des chaînes de valeur. Un appui spécifique pour la création de clusters, start-ups et de pépinières d’entreprises est également prévu.
En ce qui concerne la 2e composante, il sera question d’offrir un appui technique à la préparation et à la mise en œuvre du dialogue public-privé dans le cadre du Cameroon Business Forum ; de conduire des études techniques pour améliorer le climat des affaires, d’élaborer un «livre blanc» du secteur privé pour fédérer les opérateurs privés par filière. Un soutien technique au développement de l’informatisation des procédures administratives et à l’extension de l’enregistrement en ligne des entreprises dans trois régions est également prévu.
Pour la dernière composante, le programme aidera à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la normalisation (2018-2022) ; à la préparation des décrets d’application de la loi-cadre sur la qualité ; à la mise en œuvre du Plan d’action pour l’efficacité énergétique dans le secteur de l’électricité et à la préparation des projets qui peuvent bénéficier d’un financement type garanties du Plan d’investissement extérieure de l’UE.
Ces réformes pourraient permettre au pays de mieux tirer profit de l’accès libre au marché européen avec la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique (APE). Mais les experts recommandent aux entreprises d’avoir une approche progressive (marché local, régional et afin européen). Objectif : mieux se préparer à affronter les exigences en matières sanitaires et phytosanitaires, principales freins à la conquête du marché européen.