« ALL ANGLOPHONE CONFERENCE. » Les activistes appellent au boycott de cette plateforme initiatrice de dialogue
Les activistes sécessionnistes de la toile appellent déjà au boycott de la conférence de tous les Anglophones qui est prévue à Buéa les 29 et 30 aout 2018. Ils évoquent la non-légitimité des initiateurs et des acteurs qui doivent prendre part à ladite conférence.
Anaïs FOUMANE
L’idée fait encore son chemin dans les esprits des uns et des autres et pourtant, certaines voix aux motivations encore ignorées, s’élèvent déjà pour encourager le boycott de la Conférence de Tous les Anglophones initiée par les religieux du Cameroun sous houlette du Cardinal Christian Tumi. En quelques mots, cette rencontre qui est prévue les 29 et 30 août 2018 dans la ville de Buea au Sud-Ouest, vise à désigner les représentants légitimes de la cause anglophone qui pourraient conduire les discussions dans le cadre d’un éventuel dialogue national. L’organisation de cette initiative a été confiée à M Simon Munzu, ancien assistant et porte-parole du Secrétaire Général des Nations Unies. Plusieurs raisons, toutes aussi loufoques les unes que les autres justifient cette tentative de sabotage. D’aucuns évoquent la tendance fédéraliste du Cardinal Christian Tumi. Le prélat n’aurait aucune légitimité pour convoquer cette conférence dans la mesure où il ne s’est jamais prononcé en faveur de la sécession. Certains vont plus loin et affirment que le Cardinal Tumi serait une marionnette du gouvernement. Un gouvernement qui serait sous la pression et essayerait ainsi d’organiser un dialogue national sans les acteurs de cette crise. L’activiste Patrice Nganang a d’ailleurs affirmé qu’“une conférence pour tous les anglophones sans les anglophones qui sont dehors, sans ceux qui sont en prison, sans ceux qui sont exécutés, sans ceux qui sont dans les tombeaux et les fosses communes” n’a aucune valeur. Aussi toujours selon une publication faite sur son compte Facebook, cette conférence n’aura pas lieu parce que les groupes armés sécessionnistes sur le terrain vont rendre impossible sa tenue.
Pourtant, il faudra bien finir par dialoguer pour trouver une issue à la crise qui met à mal les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et par effet d’entraînement, tout le Cameroun. Qu’il faille maintenir l’Etat unitaire, choisir une option fédéraliste, ou même décider d’une partition, cela ne peut se faire que dans un cadre de dialogue. Alors, comment comprendre qu’après tant de dégâts humains et matériels, certains acteurs appellent encore au boycott d’une conférence qui pourrait être le début de la sortie de crise? Tous les gouvernements, et organisations qui se prononcent sur la crise anglophone invitent les parties prenantes à dialoguer. Cette radicalisation vient simplement confirmer ce que le gouvernement camerounais dénonce depuis le début de cette crise à savoir, une mauvaise foi manifestée vis-à-vis de toutes les mesures prises pour répondre aux revendications.