Crise anglophone. Divergence entre les deux régions anglophones
Avec les enlèvements et la libération de quelques chefs traditionnels du Sud-Ouest, les élites et populations de la région ont décidé de crier leur désaccord avec les meneurs de ce mouvement indépendantiste, notamment ceux venant du Nord-Ouest.
Charles ABEGA
Depuis le début de la crise dite « anglophone », l’on a cru devoir confirmer la vision qui voudrait jumelles les deux régions anglophones du Cameroun. Pourtant, avec le temps et au fil de la radicalisation des évènements dans les principales villes de leur région, les fils et filles du Sud-Ouest ont l’impression d’être bernés par leurs « frères » du Nord-Ouest. Ce sont leurs terres qui sont les théâtres essentiels des crimes ignobles commis par des bandes armées séparatistes. Les principaux meneurs et criminels armés qui font tourner cette machine infernale seraient originaires du Nord-Ouest. Et pire encore, le Sud-Ouest est la localité qui héberge le maximum d’infrastructures économiques et d’unités de production de qualité dont les retombées financières sont visées par ceux qui revendiquent l’indépendance des deux régions.
On aurait donc dit que les populations du Sud-Ouest ont compris que cette crise et tous les dégâts considérables, tant matériels qu’humains, sont uniquement le fait de criminels aux ambitions égoïstes surdimensionnées, très souvent à la solde de puissances néocolonialistes au capitalisme exaspéré. Le maire de Buea n’a donc pas attendu que le pourrissement s’intensifie dans la région pour lancer les slogans républicains en direction de ses populations. Et au regard de la forte adhésion à ce mouvement, le satisfecit se veut général. Autour du magistrat municipal, la mobilisation est totale. Les autorités traditionnelles, politiques, religieuses et administratives acceptent sans condition, de se faire des relais de cette démarche fédératrice autour des idéaux de paix et d’unité nationale promus depuis sa prise de pouvoir par le Président de la République. Déjà à ce jour, une demie dizaine de marches qui connaissent la participation de toutes les couches sociales sans exception.
Le maire Patrick Ekema Esunje de la ville de Buea a d’ailleurs profité de la dernière marche le week-end dernier, pour exprimer devant toutes ses populations et différents invités à la manifestation, le désir de toute son élite de recevoir le candidat du RDPC dans sa ville, pour le lancement de la campagne électorale, en vue de maintenir au pouvoir le Président Paul Biya, et poursuivre la noble mission de construction d’un Cameroun toujours plus libre et prospère. Que les « casseurs » se tiennent donc définitivement à carreau.