Vision politique. Les Fake news au service de l’insécurité
Devant l’implacable professionnalisme des Forces de Défense, l’arme ultime des ennemis du Cameroun est la délation pour désolidariser l’armée de la population, et instaurer le chaos. Un projet de société pour le moins surprenant…
André BAYIHA NJIP
Ceux qui ont voulu comprendre à leur manière, le communiqué du porte-parole du gouvernement, faisaient état d’un rétropédalage du ministre de la Communication. Pendant une semaine au Cameroun, on comprenait alors que l’immaturité politique d’une majorité d’acteurs était symptomatique. En réalité, de ce communiqué, aucune antinomie ne l’opposait au premier qui avait fait savoir que le Chef de l’Etat, Chef des armées avait ordonné l’ouverture d’une enquête, et qu’à l’analyse des premiers éléments observés dans cette vidéo, il était difficile de croire que les acteurs de l’assassinat de deux femmes portant leur bébé soient des soldats camerounais. Le deuxième communiqué a fait savoir que suite à la poursuite de l’enquête, des soldats ont été interpellés et mis à la disposition du commissaire du gouvernement qui est l’équivalent du procureur de la République dans une juridiction civile. La tournure des évènements permet au demeurant de féliciter plutôt le gouvernement, d’abord, d’avoir pu revenir sur une hypothèse devant la manifestation de la vérité, ensuite d’avoir fait agir les ressorts de la procédure judiciaire et enfin, nonobstant les services rendus, d’être intransigeant sur l’égalité de tous devant la loi. Le communiqué n’a pas établi la culpabilité des interpellés qui pour le moment, seraient coupables d’être reconnus sur une vidéo, mais bénéficient de la présomption d’innocence.
D’après quelques indiscrétions, il semblerait que les résolutions qui constituent les différents plans des vidéos -la première et la deuxième actuellement en circulation- sont différentes, toute chose qui permet de penser qu’il y a eu incrustation d’images. La première conséquence est que cette manipulation attaque la sincérité des vidéos qui sont en circulation, lesquelles ne peuvent être crédibles sur le plan du droit. S’agissant de la deuxième vidéo en circulation, on n’y a relevé par ailleurs que sa partie audio était enregistrée en multipistes. Une autre preuve d’une manipulation menée à bon escient pour décrédibiliser l’armée camerounaise, parce qu’elle est reconnue aujourd’hui comme un des piliers des institutions qu’elle protège. On remarque également que les combattants sécessionnistes multiplient des post dans les réseaux sociaux qui vont dans le sens de démoraliser les troupes ou de les démobiliser et que leurs contenus riment avec certaines sémantiques d’acteurs internationaux. Ces stratégies de communication qui se ressemblent dans leur modus operandi ne sont-elles pas la preuve d’une collusion à grande échelle pour grever la démocratie au Cameroun ? Car jusqu’à présent, le président dispose d’une légitimité faisant suite aux résultats des urnes. Enfin, quid des exactions commises par des terroristes qui ne font l’objet d’aucune dénonciation à l’international ?
La poursuite de la procédure liée à l’exploitation des vidéos n’a pas fini de livrer ses secrets et la vérité risquerait alors d’être un camouflet pour certains. La plus grande ingratitude est celle d’acculer une armée qui aura combattu avec succès le terrorisme dans l’Extrême-Nord, l’Est du Cameroun et le Golfe de Guinée, pour arrêter la propagation de la menace dans la sous-région, sans occulter que cette armée est la principale contributrice des contingents onusiens en RCA. Dans ce dernier cas, le censeur est l’ONU, et il semblerait qu’il n’y ait pas grand-chose à reprocher au contingent camerounais qui par contre, s’illustre depuis plusieurs années comme le plus discipliné.