Nord-Ouest / Sud-Ouest. Recrudescence des attaques sécessionnistes
Les exactions des bandes armées sécessionnistes ont gagné en intensité. De nombreux civils et militaires ont été tués ces derniers jours. Une situation qui ne suscite aucune réaction de la part des traditionnels donneurs de leçons.
Anaïs FOUMANE
La vidéo d’un soldat torturé et enterré vivant à Ekindi dans la région du Sud-ouest a circulé sur les réseaux sociaux. Un niveau de barbarie dont l’intensité va croissant et qui laisse indifférents toutes les ONG et autres donneurs de leçons. Les violences sécessionnistes se sont accrues et de nombreux civils ont péri sous la folie meurtrière de ces brigands. Ils ne reculent plus devant rien et n’hésitent pas à étaler « leurs trophées de guerre » sur les plateformes numériques. Les attaques contre les établissements sanitaires se sont accrues et la semaine dernière quatre personnels de santé ont perdu la vie. Les administrateurs ne sont pas épargnés. Dans la commune de Wum chef-lieu de la Menchum dans la région du Nord-ouest, les informations font état de l’enlèvement du président du tribunal de grande instance dans la journée du 21 aout. Le magistrat Tahle Mukete, a été enlevé par des individus armés non identifiés alors qu’il se trouvait dans un bus de transport en commun. On se souvient que le 18 juillet 2018, c’est dans cette même localité que deux policiers ont été pris dans une embuscade et assassinés de sang-froid. Pour les civils, il est de plus en plus difficile de rester dans ces villages. Les plantations sont désertées et rendu à ce jour, les récoltes n’ont pas pu être effectuées. Les agriculteurs ont renoncé à se rendre dans les plantations par crainte d’être enlevés. Avec la rentrée scolaire qui pointe à l’horizon, ces violences vont s’accentuer d’autant plus que les leaders sécessionnistes réunis à Washington les 17 et 18 aout derniers ont demandé un boycott continu dans les écoles.
Le mal est profond, et appelle à une présence plus marquée des autorités et forces de défense et de sécurité. Sous le prétexte de revendications politiques qui ne prospèrent ni dans les deux régions, ni à l’international ces groupes armés sont désormais lancés dans une opération génocidaire contre toutes les personnes favorables aux institutions républicaines. La responsabilité de toutes les ONG qui sont promptes à condamner les opérations de sécurisation du gouvernement est également interpellée. On ne saurait rester de marbre devant des images qui mettent en scène un individu enterré vivant ou un policier en fonction froidement décapité. Quoiqu’il en soit toute ces violences révèlent la nécessité de renforcer la présence militaire pour garantir la sécurité des personnes, des édifices publics à l’approche de la tenue de la présidentielle du 7 octobre.