Présidentielle 2018. Le bon choix vu de l’Eglise Catholique
Dans une correspondance de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), les évêques camerounais dressent le portrait-robot du candidat idéal.
Olivier BOKALE
On en sait un peu plus sur le point de vue de l’Eglise catholique au sujet de l’élection présidentielle du 07 octobre2018. Il vient d’être exprimé par la voix des Evêques de cette très influente Eglise, à travers une lettre pastorale de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC). Cette correspondance s’adresse à la communauté catholique qui représente 38,4 % de la population camerounaise, aux acteurs de la scène politique, etc.
D’entrée de jeu, ce document signé de Monseigneur Samuel Kleda, président de la CENC redoute que le déroulement des élections de 2018 et 2019 ne soit perturbé par les événements dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, l’insécurité causée par la secte terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord et l’impact du conflit centrafricain sur la région de l’Est. Pour le CENC, il faut tout mettre en œuvre pour que les consultations électorales d’octobre prochain soient « apaisées, libres et transparentes », et qu’elles garantissent « la paix, la stabilité et la justice ».
Profil du bon choix
Se fondant sur le point de vue des Pères conciliaires selon lequel « il est juste que l’Eglise puisse (…) porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l’exigent… », les évêques dressent le portrait-robot du candidat idéal à élire à la présidence de la République le 07 octobre prochain. Ce « bon choix » devra avant tout être capable de faire face à la crise socio-politico-économique que traverse le Cameroun. Il devra ensuite être capable de « donner confiance tout aussi bien à notre peuple qu’à la communauté internationale en promouvant l’unité du pays et l’intangibilité de nos frontières, son indépendance véritable et sa dignité dans le concert des nations modernes ».
Programmes politiques
Du point de vue des dignitaire catholiques, le programme politique du président à élire doit pouvoir apporter des solutions réelles aux problèmes que connaît le Pays à savoir la corruption, la perte du sens du bien commun, les inégalités sociales, le chômage des jeunes, les défis dans le monde judiciaire, la santé, l’éducation, les infrastructures, etc. « La recherche du pouvoir ne devrait pas faire oublier que la vraie bataille est celle du bien-être des citoyens. Il nous plaît de rappeler que tout chrétien doit participer à la construction de son pays dans un esprit de service, en choisissant des responsables politiques. En effet, pour le chrétien, la politique est une expression noble et exigeante de son engagement au service des autres (…) Dans cette ligne, nous invitons tous les chrétiens et tous les citoyens à ne pas se résigner et à ne pas céder aux préjugés selon lesquels les résultats sont déjà connus, mais à aller voter pour doter notre pays de dirigeants responsables et intègres », écrivent les évêques.