Comores 1-1 Cameroun : Un nul amplement expressif
La rencontre du samedi 8 septembre dernier a beau être sans enjeu véritable pour l’équipe nationale de football du Cameroun, le score de parité au bout du match est loin de refléter le sentiment de fierté qu’expriment de nombreux Camerounais.
Charles ABEGA
Les hautes autorités nationales ont décidé d’un immense programme de reconstruction, de dynamisation des activités dans tous les secteurs de souveraineté et de ralliement des Camerounais, et le sport n’est pas en reste. Le football qui est le porte-flambeau de ce domaine est donc logiquement celui par lequel devrait venir l’exemple, même si, toutes les autres fédérations sportives sont effectivement en branle. Et pour revenir au sport-roi, l’équipe fanion était donc de sortie samedi dernier, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations de football que le pays de Thomas Nkono, Théophile Abéga et Roger Milla organise en juin-juillet 2019, sauf désaccord de dernière minute avec la Confédération Africaine de Football, garante de la santé de la discipline sur la « Terre mère ».
Et au coup de sifflet final samedi dernier à Moroni, les inconditionnels camerounais ont pu saluer le nouvel élan conquérant qu’a décidé de répandre le tandem de techniciens néerlandais Clarence Seedorf – Patrick Kluivert, par ailleurs d’origines lointaines africaines. Ils en veulent et invitent les joueurs convoqués à s’approprier le nouvel esprit. Sous le capitanat du jeune Ngandeu, Choupo-Moting s’est investi sans tricher jusqu’au-bout du match, lui qui a boudé cette sélection pendant longtemps, effectuant des déplacements lors des convocations sans jouer, pour des raisons sans réelle pertinence. Idriss Carlos Kameni, l’ancien et Fabrice Ondoa ont su accompagner André Onana, titulaire pour l’occasion, dans sa mise en condition et pendant toute la rencontre. La sélection comorienne, certes pas connue comme une foudre de guerre sur le continent, mais « surmotivée » par le désir de s’offrir une première expérience dans la compétition, ne s’est pas présentée en victime résignée face au mythe « Cameroun ». Alors, il fallait côté Lions Indomptables, s’investir avec un certain sérieux, un engagement foncier, pour l’emporter. Or, Seedorf qui n’était qu’à sa première expérience sur ce banc, veut surtout préserver sa ressource humaine de toute blessure, car le plus précieux reste à venir. Et le plus précieux, naturellement, c’est cette CAN au pays, la première depuis la triste expérience de 1972, avec l’élimination en demi-finale face au Congo.
Ils n’ont donc pas eu l’avantage au décompte final mais l’on sent bien qu’à l’instar du pas en chantier, les Lions Indomptables sont aujourd’hui en cuisine, avec la ferme ambition d’offrir au public la meilleure des tables possibles, au sortir des fourneaux. Nous ne pouvons donc que souhaiter le meilleur de ce travail d’orfèvre à Seedorf et Kluivert, aujourd’hui à la baguette.