Ainsi soit-il !
Le Cameroun de Samuel Eto’o fils, de Roger Milla, de Manu Dibango, tel que construit par Paul Biya qui a toujours cru aux bénédictions qui attendent le pays des Lions Indomptables ; le Cameroun vient encore de démontrer que l’on peut compter sur lui, et qu’il est bien un pays d’Afrique, mais aussi, le Cameroun c’est le Cameroun.
Didier BALEBA
Certains candidats à l’élection présidentielle camerounaise ont misé sur des sujets divers, avec de nombreuses stratégies qui visaient surtout à séduire l’électorat. Les échiquiers étaient répartis sur les femmes, les jeunes, le religieux, l’histoire du Cameroun, les épisodes nostalgiques… Ainsi a-t-on vu des candidats s’incliner sur la tombe d’Amadou Ahidjo, premier président du Cameroun qui gît paisiblement à Dakar au Sénégal, d’autres ont axé leur dividende sur la réconciliation avec le retour de la dépouille de ce président… C’est vrai que ce folklore clientéliste n’avait toujours pas fait de focus sur la forme de l’Etat, le mode de gouvernance, la mutation du système de santé et de l’éducation, ou tout simplement, sur les choix politiques à envisager au cours des sept prochaines années. À écouter des discours de flagorneurs qui reluisaient le phénotype du futur président de leur cœur, tout en démontant sans vergogne l’image des concurrents, on assistait plus à des entreprises de marketing harassantes qu’aux débats de programmes trop sérieux. L’on s’est étonné de voir le président Paul Biya se camper dans un silence que d’aucuns ont assimilé au désintéressement. Mais s’il fallait qu’un homme de cette classe débatte avec un professeur de droit constitutionnel comme Maurice Kamto qui a démontré au final qu’il n’avait ni l’honnêteté, ni la volonté de mettre en action le droit qu’il avait écrit lui-même, on comprend bien que le sage avait préféré opposer le silence et l’action, à la gesticulation et l’immaturité. Le triste spectacle auquel le professeur Maurice Kamto a soumis l’opinion, n’a pas fait beaucoup de mal dans le milieu politique habitué au vice et à l’hypocrisie du candidat, mais plus à ses étudiants, tous atterrés et humiliés. Les éloges que le professeur Maurice Kamto ne tarissait pas de superposer en son temps à l’endroit du chef de l’Etat Paul Biya quand il était encore ministre délégué à la justice, vibraient en opposition de phase avec ses propos rageurs de campagne, calomnieux à la limite, toutes choses qui exhibaient la complexité de cet homme et sa versatilité autocratique. En réalité, Kamto s’est associé aux hommes de pédigrée non seulement versatiles, comme le conseiller technique du chef de l’Etat encore en service à la présidence de la République, Penda Ekoka, mais aussi, d’anciens bagnards qui ont consolidé alors une équipe tumultueuse de campagne, ne pouvant pondre que les nombreux dérapages auxquels nous avons eu droit, dont le dernier en date est un comble dans l’histoire politique mondiale.
Tout comme le président n’eut de mots ni trop sévères, ni accusateurs de qui que ce soit, dans le seul discours modéré qu’il prononçât à l’occasion de sa visite à Maroua au cours de la campagne, il a montré encore une fois que dans la vie, la gesticulation n’est pas synonyme de vitalité, et que le calme est la force du sage. Un seul mot prononcé dans l’humilité a rayonné à la suite de l’interview accordée aux journalistes après qu’il ait accompli son devoir citoyen. Le président se disait alors fier de servir la nation, il suffisait que les Camerounais lui fassent encore confiance. Un propos qui a tranché avec la mégalomanie du professeur apprenti-sorcier, car respectant le vote des Camerounais et les institutions de la république. Il est légitime alors de penser que l’issue de cette consultation ne peut connaître autre verdict qu’une confiance renouvelée du peuple Camerounais, souverain et maître de son destin, à cet homme d’expérience. Ainsi soit-il !