Égarements de Maurice Kamto. Dans les arcanes de la tentative de « putsch manqué »
Voilà un autre illuminé qui a cru pouvoir embarquer avec lui tout le continent, bien au-delà du simple Cameroun, dans un réel délire post-électoral, comme l’ont essayé avec une réussite plus ou moins relative, certains de ses semblables dans certains pays africains.
Charles ABEGA
Pour une certaine opinion, ça commence à devenir quasi naturel les situations de dérives post électorales sur le continent africain. Elles seraient même désormais à prévoir. N’eût été le tact et la maturité politique des institutions de Yaoundé, l’organisation de la CAN 2019 prévue en terre camerounaise, aurait été purement et simplement annulée. Alors que l’on en attendait confirmation de la CAF après le dernier congrès ordinaire de septembre 2018, son président, le Malgache Ahmad Ahmad s’est permis de conditionner cette confirmation par l’expression du visage que présenterait le Cameroun après sa présidentielle. Comme quoi, élection en Afrique, rimerait avec violences post électorales. Et Maurice Kamto, l’un des candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, a cru opportun de s’engouffrer dans cette brèche fantasmagorique.
En effet, se déclarer « président élu » tout juste après les élections alors que les résultats ne sont pas officiels et encore moins les tendances fiables rendues publiques, relève tout simplement d’une tentative de coup de force. Dans un contexte concurrentiel où ils étaient pour la seule opposition huit individus en lice, il impose de facto par sa déclaration, une condescendance manifeste à l’égard des autres candidats, des acteurs qui, dans un autre contexte, lui auraient été d’une utilité insondable. Or, là, ils ont tous cessé d’exister pour lui.
Après s’être mis à dos l’opposition, il y a ses propres militants et sympathisants qui intègrent tout de suite une évidence, celui à qui ils comptaient tous céder leurs parcelles de pouvoir respectives pour gérer à leur place la nation, est tout sauf le leader avisé qu’ils espéraient. Par ailleurs, il apparaît une constante avec ce type d’agissements, les attentes de leurs auteurs sont toujours pratiquement les mêmes ou du moins, convergent vers un espoir commun, celui de l’ingérence des puissances internationales qui viendraient rabattre les cartes, et très souvent au profit de celui qui revendique la victoire tout en criant à la fraude électorale, aux violations multiples et diverses des droits de l’homme par le pouvoir établi qu’il souhaite renverser.
Maurice Kamto, qui n’a pas réussi avant les élections à fédérer toute l’opposition autour d’une candidature unique qu’il préférait être la sienne et pas une autre, face à un Paul Biya et son RDPC, mieux assis que quiconque, sur toute l’étendue du territoire et à travers le monde. L’universitaire n’a donc aucun poids politique face au candidat-Président et ne saurait par conséquent espérer lui opposer une quelconque rivalité. Alors, sûr de sa défaite au bout de ces consultations, et comptant certainement sur quelques promesses d’intervention ou de soutien en cas d’explosion, il a cru opportun de « mettre le feu aux poudres ». Malheureusement pour Kamto, la maturité du peuple camerounais écrasera totalement dans l’œuf, l’initiative vicieuse. Il n’y a pas de place pour les coups d’Etat aujourd’hui au Cameroun.