Après la présidentielle, la suite. Une nouvelle carte géopolitique se profile
Ce n’est qu’un rappel, les municipales et les législatives n’avaient juste connu qu’un renvoi. Il va donc falloir pour les acteurs de la scène politique de se remettre tout de suite au boulot.
Charles ABEGA
Il est le nouveau président élu du Cameroun mais il devra, à coup sûr, resserrer les lignes autour de lui pour mener à bien sa politique, et conduire à leur aboutissement les grands projets en cours de réalisation. Et la période qui démarre juste après la proclamation des résultats de la présidentielle, et qui s’achèvera avec le lancement de la campagne électorale introduisant aux municipales et aux législatives, représente certainement l’espace idoine pour mettre à profit les résultats obtenus au bout des présidentielles et réajuster son emprise sur le terrain. Un terrain qui de plus en plus, semble s’effriter sous la pression des nouvelles forces politiques et de leurs leaders, avec un constat réel de fragilité dans ce qui fut longtemps considéré comme des fiefs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.
Il faut donc se lancer dans une reconquête de l’électorat, car désormais, plus rien n’est acquis. Tenez par exemple, dans le département du Mfoundi qui abrite le siège des institutions Yaoundé, les chiffres après la présidentielle démontrent amplement que le parti du Chef de l’État devra se secouer véritablement pour ne pas perdre ses mairies et des places au parlement, au regard de l’ascension connue par le MRC de Maurice Kamto, ou encore de la verve du jeune Cabral Libii li Ngué dont le capital sympathie est des plus convaincants. Même dans le Grand Nord et la partie Sud du pays jadis bastions imprenables du RDPC, plus rien n’est du domaine de l’acquis. Puis il y a même l’aspect genre et les différentes couches à reconsidérer. Si le vote des femmes reste majoritairement acquis à Paul Biya, il faudra par contre approcher les jeunes avec plus d’arguments persuasifs.
Si le scrutin présidentiel fut quasiment sans véritable suspense autour de la réélection du Chef de l’État, force est de reconnaître ici que les prochaines consultations pourraient en effet redessiner un tableau plus coloré, et pas simplement pour plaire au parti cher à Paul Biya.