Présidentielles 2018. Un taux de participation querellé à tort
Estimé à 53,85%, le taux de participation au dernier scrutin présidentiel est plutôt un bel indicateur de la vitalité de la scène politique camerounaise, contrairement au mépris que voudraient installer certains vecteurs automatiques de haine et d’animosité.
Charles ABEGA
Il est donc question pour certains ennemis affichés ou anonymes de l’Etat du Cameroun, de discréditer le dernier processus électoral ayant permis au Chef de l’Etat Paul Biya, de se voir renouveler toute la confiance de son peuple. Or, c’est bien plus de la majorité des électeurs inscrits sur les listes qui sont sortis ce dimanche 7 octobre, bravant plusieurs écueils générés par le contexte socio-sécuritaire auquel fait face le pays depuis de très longs mois. À cela s’ajoute quasi naturellement l’activisme de plusieurs acteurs aux agendas initialement cachés, mais finalement mis à nu. Pour mieux étoffer leur argumentaire destiné à faire du Cameroun le point de convergence de toutes les pensées malicieuses de la « communauté internationale », ils ont plusieurs fois essayer de saboter le processus électoral en lui-même, ainsi que tous ceux devaient l’animer. Pourtant, la malicieuse entreprise ne put faire grand succès, mis à l’épreuve de la maturité d’un peuple. Et au regard des chiffres finaux, c’est plutôt une sacrée claque qu’il a appliquée au beau milieu du visage de ces mécréants.
Le 9 octobre 2011, la région du Nord-Ouest comptait 741 132 inscrits. 429 953 électeurs s’étaient rendus aux urnes pour un taux de participation de 58,01%. Cette année, même s’ils étaient 627 068 inscrits, ce sont seulement 05,36% qui ont pu voter, soit moins de 34 000 électeurs. Le Sud-Ouest a fait à peine mieux : 15,94% de taux de participation. Or, 374 227 citoyens sont répertoriés dans le fichier électoral dans cette région. C’est dire que les pressions exercées par les combattants armés de diverses organisations sécessionnistes qui écument ces deux régions ont eu un impact sur le niveau de participation. Ces groupes terroristes ont notamment menacé de représailles tout citoyen qui souhaitait jouir de son droit de choisir son président de la République.
Au-delà de cet élément sécuritaire, il faut rappeler que le scrutin du 7 octobre dernier est la première élection présidentielle organisée par Elections Cameroon avec un fichier biométrique. Le fichier électoral issu de la refonte de 2013 n’a assurément rien à voir avec les anciennes données dont plusieurs acteurs du processus électoral avaient montré les limites. C’est dire qu’au lieu que le taux d’abstention de 2018 tende à confirmer une certaine tendance, il devrait plutôt être le nouvel étalon de mesure pour les prochains scrutins présidentiels.