Violences dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest : après les instigations et les ingérences, le Cameroun paye les frais
Tôt lundi matin, vers 4 heures environ, des terroristes ont franchi la barrière du Collège Presbytérien de Nkwen, à quelques encablures du centre-ville de Bamenda. Ils ont kidnappé 79 élèves, le proviseur du Collège et un professeur, et s’en sont allés dans une direction inconnue. Chose curieuse, les forces de défense et de sécurité n’ont été averties qu’à 8h30. Un comble !
BALEBA Didier
Une vidéo représentant des enfants apeurés est passée sur les réseaux sociaux, mais il semble que cette vidéo est celle d’un rapt plus ancien qui s’est déroulé sur les mêmes lieux deux semaines avant. Les forces de sécurité n’ont eu guère vent de cet incident, et la position du vice-principal qui n’a pas donné l’alerte reste pour le moins suspecte. Un enlèvement de plus, peut-être un enlèvement de trop. La semaine dernière, c’est un pasteur qui se faisait abattre par les terroristes. Toujours dans la même semaine, un professeur qui avait défié le mot d’ordre de boycott des cours avait fait les frais des barbares. Les séparatistes lui avaient tout simplement sectionné le majeur et l’annulaire de la main gauche. Même traitement pour deux ouvriers qui s’étaient aventurés dans les plantations de la CDC. Les séparatistes sont décidés à poursuivre une terreur continue. Une déstabilisation qui se fomente bien au-delà des petits activistes qui aboient à longueur de journée dans les réseaux sociaux et qui sont en réalité, plus bêtes que méchants. En amont, les circuits logistiques bien huilés, les ravitaillements en armement même si celui est constitué en majorité de calibres 12, toutes choses qui ne peuvent plus longtemps masquer les vrais instigateurs qui sont probablement l’interface entre le mouvement et les lobbys qui caressent la spoliation du Cameroun. La résilience de ce pays est surprenante ; on disait son armée polarisée sur la zone crisogène de l’Extrême-Nord, les fronts de l’Est et du Littoral. C’est pourquoi, les analystes séparatistes avaient une confiance aveugle en leur victoire. Les choses s’étant déroulées différemment, les sponsors de la violence ont dû se retirer sur la pointe des pieds, de peur d’être identifiés et de ne pouvoir tenir l’image hypocrite de façade. La communication utilisée par les sécessionnistes prouve à suffisance que les irrédentistes ont mûri leur plan depuis un moment, avec une planification soignée et des ordres de conduite pour parer aux éventualités.
Cette guerre ne laisse aujourd’hui derrière elle, que de la désolation, des populations meurtries, des infrastructures détruites, des services de base qui étaient limites et sont devenus tout simplement inexistants. Qui payera la note ? On n’a plus jamais entendu Amnesty International s’activer, ou encore moins dénoncer la violence des terroristes. Tout le monde s’est envolé, même les médias qui semblaient avoir fait de cette situation, leur fonds de commerce. On a vu ces journalistes de France 24, notamment ceux d’origine camerounaise, se délecter de la cause sécessionniste pour après gambader sur le champ politique, comme pour étayer que l’instabilité du Cameroun était un but à atteindre, même si elle était inavouée. Comme contre Boko Haram, la Cameroun paye encore la note tout seul, et peut-être qu’après ce énième épisode crisogène, les sournois en créeront un autre. Les lignes arrière de ravitaillement seraient basées du côté du Nigéria dans des zones grises. Le Nigéria a décidé d’assécher ces lignes, et le combat ne restera plus que sur des poches résiduelles au Cameroun. En attendant, prions pour que les forces de défense camerounaises, avec le professionnalisme qu’on leur reconnaît, démêlent cet autre imbroglio.